Fin des travaux et nouvelle vidéo

Un enregistrement réalisé après le changement des plombs d'étanchéité. Le bruit parasite de l'instrument a donc fortement diminué, même s'il reste les bruits de turbine et de transmission, ainsi que les bruits tenant à l'appareil enregistreur lui-même. 

"Cor meum" est la deuxième pièce du motet "Quam dilecta" de Rameau ; il s'agit du verset que la liturgie traduit "mon coeur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant" ; le latin dit "exultaverunt", Rameau traite donc ce cri comme un cri de joie. La pièce est écrite pour choeur à 5 voix, transcrite pour orgue par mes soins. Selon la nomenclature des choeurs français de l'époque : Dessus (voix de femme), Haute-contre (ténor léger), Taille (ténor), Basse-taille (baryton-basse), Basse-contre (basse). 

Rameau compose sur ce texte une fugue, dont le sujet (motif mélodique principal) en valeurs longues permet de chanter les paroles "cor meum et caro mea", tandis que le contre-sujet (contrechant destiné à être entendu en même temps que le sujet) en valeurs plus courtes correspond à "exultaverunt in Deum vivum". Cette fugue est l'une des plus sophistiquées de la musique française, Rameau y exploite toutes sortes de procédés (renversement du sujet comme du contre-sujet, entrées resserrées, thème en valeurs plus longues, etc.). Le sujet est un vieux thème, utilisé par de nombreux compositeurs avant Rameau, et que Bach réutilisera quelques années plus tard dans sa triple fugue en Mi bémol (la pièce de Rameau date probablement des années 1710 ; Bach ne l'a sûrement pas connue en composant sa propre fugue.) Les connaisseurs de l'écriture fuguée noteront l'absence de "divertissement", c'est-à-dire de passages contrastant avec le sujet et le contre-sujet, les deux phrases du texte étant toujours chantées sur ces mêmes motifs.

Hélas la polyphonie sur cet enregistrement manque de clarté, notamment à cause de l'absence de pédale indépendante, qui empêche la basse de ressortir suffisamment. Cela peut néanmoins donner une idée de l'art contrapuntique de Rameau.

cor meum