Vidéo : Dominus virtutum nobiscum

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"Dominus virtutum nobiscum : susceptor noster Deus Jacob". "Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ; citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !" (traduction liturgique)

Ce court verset sert en quelque sorte de refrain au psaume 45 (dans la numérotation catholique). Rameau écrit dessus un grand choeur fugué, chanté à deux reprises dans son motet "Deus noster refugium", qui est une mise en musique de ce même psaume.

L'écriture témoigne d'une grande liberté à l'égard des règles traditionnelles du contrepoint, on trouve notamment dans cette pièce, à plusieurs reprises, des quintes successives entre les mêmes voix, interdites par les autres théoriciens. Rameau s'est expliqué sur ce point dans ses propres traités, voici à ce sujet un extrait de sa Génération harmonique de 1737 (le motet, quant à lui, date probablement des années 1710) : 

"Ce n'est pas comme Octave, ni comme Quinte que deux de suite peuvent déplaire, ces Consonances sont trop agréables par elles-mêmes pour cela ; mais c'est comme pouvant représenter une succession fondamentale sans Liaison : examinons la chose de près, et nous verrons bientôt que c'est dans un cas pareil, comme dans la succession fondamentale d'ut à ré, que Zarlin a puisé la règle en question, où la Tierce majeure doit aussi être comprise : ainsi quand on observe la Liaison, on doit peu s'embarrasser du reste.

Il est vrai que préférer une deuxième Octave, ou Quinte, à une autre Consonance possible, c'est pécher contre la variété, mais jamais contre l'Harmonie ; et excepté que le beau Chant, ou même le Dessein n'en ordonnent autrement, il faut toujours avoir égard à cette variété : l'Harmonie marche la première, ensuite, le beau Chant, le Dessein, et enfin la Variété."

Désolé pour le manque de justesse, l'été n'est pas très favorable aux instruments pour cela. La technologie un peu "bas de gamme" que j'utilise pour l'enregistrement montre aussi sa limite dans une pièce comme celle-là, qui demanderait plus de clarté. Enfin, cela peut donner malgré tout une idée du résultat.

Cette transcription a été créée lors du Jour de l'orgue, le 20 mai 2012 à Notre Dame de Pellevoisin.